Promotion immobilière, quelles perspectives pour 2024 ?

Encore abasourdi par des taux d’intérêts multipliés par quatre en deux ans, le marché immobilier semble à peine commencer à relever la tête. Après deux ans de hausse continue des taux directeurs dans la zone euro, menée par la Banque centrale européenne (BCE) pour endiguer la fièvre inflationniste, une pause, voire une baisse paraît inévitable en 2024, et ce, pour deux raisons : le ralentissement de l’inflation et la nécessité de relancer l’activité économique. Si elle advient, une baisse des taux d’intérêt pourrait suivre, ce qui faciliterait grandement l’accès au crédit.  

Il faut ajouter que la Fédération bancaire française1 a annoncé la mise en place par les banques d’un dispositif de revue des crédits immobiliers non accordés. Cette mise en place se fera progressivement et jusqu’à fin décembre 2024 et pourrait permettre aux particuliers de réenvisager leurs projets d’achats. Des projets qui pourront être renforcés grâce au maintien durant toute l’année 2024 du dispositif d’investissement locatif Pinel. 

 Les passoires thermiques, une réelle opportunité 

Un type de bien représente une vraie opportunité et affiche une nette baisse de prix : les passoires thermiques. Créé en 2006, le diagnostic de performance énergétique (DPE) est l’outil qui sert à mesurer la performance énergétique d’un logement ou d’un bâtiment en évaluant sa consommation d’énergie et son impact en termes d’émission de gaz à effet de serre. La fin des passoires thermiques est une des mesures clés de la loi « Climat et Résilience » du 21 août 2021. Elle implique que les habitations les plus mal isolées verront leur loyer gelé et seront progressivement interdites à la mise en location2. En conséquence, les passoires thermiques aux DPE classés F et G voient leur loyer gelé et, depuis le 1er janvier 2023, les logements qui consomment plus de 450 kWh (classe G) d’énergie finale par mètre carré sont exclus du marché locatif3. Les propriétaires de ces logements sont ainsi contraints d’engager de lourds travaux de rénovation ou de vendre à moindre prix. Pour les promoteurs, investir et rénover des biens représente une vraie opportunité. Et les aides annoncées par le gouvernement sont une incitation à la transformation et à la rénovation d’un parc devenu obsolète.  

 De nouvelles attentes : durabilité et flexibilité 

Plus généralement, depuis l’Accord de Paris et l’objectif fixé par la France de neutralité carbone pour 2050, un nouveau paradigme se met en place. Le secteur du bâtiment représentait, en 2022, 43 % de la consommation énergétique annuelle et générait 23 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) françaises4. Il existe une réelle attente pour des projets plus durables, des constructions moins énergivores, l’utilisation de matériaux écologiques et la conception de quartiers plus respectueux de l’environnement.  

Autre attente forte du secteur, la flexibilité et la diversification des usages. Proposer des solutions adaptées aux nouveaux modes de vie, telles que le co-living, les résidences intergénérationnelles ou les logements et bâtiments flexibles et évolutifs qui s’adaptent aux besoins des utilisateurs.  

Il s’agit aussi de penser différemment les projets immobiliers, en termes d’urbanisme, de technologies innovantes pour améliorer la qualité de vie des habitants, favoriser les mobilités durables et créer des espaces de vie connectés et conviviaux.  

 Enfin, pour les professionnels, la transformation numérique, déjà à l’œuvre depuis quelques années, devrait être de plus en plus prégnante dans le secteur de la promotion immobilière, avec une utilisation accrue de la réalité virtuelle, des plateformes en ligne et des outils de gestion de projet pour optimiser les processus et améliorer l’expérience client.